Les thérapies de conversion ont pour objectif de faire en sorte qu’un individu ayant une attirance pour les personnes du même sexe développe plutôt une attirance pour les personnes du sexe opposé. Elles s’appuient sur la croyance selon laquelle l’homosexualité est un état anormal et indésirable qui peut être corrigé.
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Qu’est-ce que les thérapies de conversion ?
Les thérapies de conversion, également appelées thérapies réparatrices ou thérapies de changement d’orientation sexuelle, sont des pratiques qui visent à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Ces thérapies sont souvent proposées par des groupes religieux ou des organisations conservatrices, qui considèrent l’homosexualité ou la transidentité comme une déviance à corriger.
Ces pratiques peuvent prendre différentes formes, allant de la psychothérapie à la médication, en passant par des méthodes plus radicales telles que l’électro-convulsivothérapie ou le traitement hormonal. Dans tous les cas, elles se basent sur l’idée erronée que l’orientation sexuelle ou l’identité de genre peut être modifiée par des interventions volontaires.
La grande majorité des professionnels de la santé et des organismes internationaux s’accordent pour dire que les thérapies de conversion sont inefficaces et dangereuses. Plusieurs études ont montré qu’elles peuvent entraîner des conséquences néfastes pour la santé mentale et physique des personnes concernées, notamment :
- Dépression et anxiété
- Troubles du sommeil
- Problèmes relationnels et d’estime de soi
- Risques accrus de suicide
- Automutilation et comportements autodestructeurs
De plus, la plupart des individus ayant suivi ces thérapies n’ont pas vu leur orientation sexuelle ou leur identité de genre changer de manière significative. Dès lors, les thérapies de conversion sont considérées comme une forme de maltraitance par de nombreux experts.
Quel est l’origine de thérapies de conversion
Les premières tentatives de traitement pour « guérir » l’homosexualité remontent au début du XXe siècle. À cette époque, il était courant de considérer l’homosexualité comme une maladie mentale qui nécessitait un traitement médical. Des méthodes telles que l’hypnose, la castration chimique ou encore les électrochocs étaient alors utilisées dans le but de modifier l’orientation sexuelle des patients.
Dans les années 1950 et 1960, les thérapies de conversion se sont orientées vers des approches inspirées par la psychanalyse et les thérapies comportementales. Les thérapeutes tentaient alors de déterminer les causes supposées de l’homosexualité (telles que des expériences traumatisantes ou des relations familiales problématiques) et d’aider leurs patients à résoudre ces problèmes pour changer leur orientation sexuelle.
Actuellement, ces processus sont largement critiqués et rejetés par la communauté scientifique et médicale internationale. En effet, plusieurs études ont démontré que ces pratiques peuvent causer des conséquences néfastes sur la santé mentale des personnes concernées, telles que la dépression, l’anxiété ou encore les idées suicidaires.
Quels sont les différentes méthodes utilisées dans les thérapies de conversion ?
Nombreuses sont les méthodes utilisées dans les thérapies de conversion tels que :
La psychanalyse : cette approche consiste à explorer les conflits inconscients et les traumatismes du passé qui seraient à l’origine de l’homosexualité, afin de les résoudre et ainsi permettre un changement d’orientation sexuelle.
Les thérapies cognitives et comportementales : elles visent à modifier les pensées et comportements homosexuels, en associant par exemple des stimulations aversives (comme des chocs électriques) aux stimuli érotiques du même sexe, ou en encourageant les patients à développer des relations hétérosexuelles.
Les thérapies spirituelles ou religieuses : certaines organisations basées sur la foi proposent des programmes de « guérison » de l’homosexualité, qui peuvent inclure des prières, des jeûnes ou des exercices spirituels spécifiques.
Les thérapies médicamenteuses : elles comprennent notamment l’utilisation d’hormones ou de médicaments psychotropes pour tenter de modifier l’orientation sexuelle.
La position des organisations professionnelles et des chercheurs
Les principales instances internationales en matière de santé mentale ont pris position contre les thérapies de conversion. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Association américaine de psychologie (APA) ou encore le Collège royal des psychiatres britannique considèrent que ces pratiques sont sans fondement scientifique et potentiellement dangereuses pour la santé mentale des personnes concernées.
De nombreuses études scientifiques ont également démontré que les thérapies de conversion sont inefficaces pour changer l’orientation sexuelle et peuvent même causer des préjudices psychologiques importants. Une recherche publiée en 2018 dans la revue JAMA Psychiatry a ainsi conclu que les jeunes LGBT ayant subi des thérapies de conversion étaient plus susceptibles de souffrir de dépression et de pensées suicidaires que ceux n’ayant pas été exposés à ces pratiques.
Les thérapies de conversion sont-elles interdites ?
Face aux critiques et aux preuves scientifiques démontrant les dangers des thérapies de conversion, plusieurs pays ont mis en place des mesures pour interdire ou encadrer ces pratiques.
L’Australie a interdit en 2020 les thérapies de conversion dans l’état de Victoria. Au Canada, une proposition de loi visant à interdire ces thérapies au niveau fédéral est actuellement en cours d’examen. En France, un projet de loi similaire a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale en juin 2021. Plusieurs États américains (dont la Californie, le New Jersey et l’Illinois) ont également mis en place des législations contre ces pratiques. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour lutter efficacement contre ces pratiques à l’échelle mondiale. Dans de nombreux pays, elles restent légales et largement répandues.
Dans les pays où les thérapies de conversion sont illégales, des poursuites pénales peuvent être engagées contre les responsables. Les sanctions encourues varient selon la législation en vigueur, mais elles peuvent inclure des amendes, des peines d’emprisonnement ou l’interdiction d’exercer une activité professionnelle liée à la santé.
En plus des actions menées par les autorités, les victimes de ces pratiques peuvent également intenter des procès pour obtenir réparation du préjudice subi. Dans certains cas, elles peuvent être soutenues par des associations de défense des droits LGBT+.
Quelles sont les alternatives aux thérapies de conversion ?
Plutôt que de chercher à changer leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, les personnes concernées gagneraient davantage à accepter et affirmer pleinement qui elles sont. Les professionnels de la santé mentale recommandent aujourd’hui d’adopter une approche d’acceptation et de soutien envers les personnes LGBT. Cette approche consiste à aider les individus à comprendre et accepter leur identité sexuelle telle qu’elle est, tout en travaillant sur les éventuelles difficultés psychologiques liées à leur vécu (comme le rejet social, les discriminations ou les violences).
Des ressources et des associations existent pour accompagner ces personnes dans leur parcours de vie et les soutenir face aux défis qu’ils peuvent rencontrer. Il est important d’encourager le dialogue, l’éducation et la sensibilisation pour lutter contre les stéréotypes et favoriser une meilleure acceptation de la diversité des orientations sexuelles.
Il est également important d’entourer les personnes concernées par un environnement bienveillant et sécurisant. Les proches doivent être à l’écoute et éviter de véhiculer des stéréotypes ou des idées reçues sur les questions LGBT+.
Lutter contre le harcèlement moral lié à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre
Le harcèlement moral constitue une autre problématique majeure pour les personnes qui subissent des thérapies de conversion. Pour y faire face, il est essentiel de dénoncer les comportements inappropriés et discriminatoires, que ce soit auprès des proches, des autorités compétentes ou via les réseaux sociaux.
Soutenir les victimes en leur offrant une écoute attentive et en les encourageant à parler de leurs ressentis et de leurs émotions. Favoriser la tolérance et le respect de la diversité au sein de la société, notamment en mettant en place des campagnes de sensibilisation et des formations aux questions LGBT+ dans les écoles, les lieux de travail…
En somme, les thérapies de conversion sont une pratique dangereuse et inefficace, qui doit être combattue par tous les moyens possibles. Il est primordial de protéger les droits et le bien-être des personnes concernées et de promouvoir une société plus inclusive, où chacun(e) peut vivre librement et sereinement, quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre.