La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) est une démarche qui permet à une personne en situation de handicap d’accéder plus facilement à l’emploi, grâce à des aménagements spécifiques et des aides financières. Toutefois, il convient de prendre en compte certains inconvénients liés à cette démarche. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les avantages et inconvénients de la RQTH, afin de vous aider à mieux comprendre son fonctionnement et ses implications dans le monde du travail.
Quels sont les avantages de la RQTH ?
Le premier avantage de la RQTH réside dans sa capacité à faciliter l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap. En effet, les employeurs ont l’obligation d’embaucher un certain quota de travailleurs handicapés au sein de leur entreprise, sous peine de sanctions financières. La détention d’une RQTH permet ainsi aux personnes concernées de se voir accorder un traitement privilégié lors de leurs recherches d’emploi, et ce, dans tous les secteurs d’activité.
La RQTH permet également de bénéficier d’aménagements d’horaires et de règles particulières adaptées à la situation de handicap du travailleur. Par exemple, il est possible d’obtenir des horaires aménagés pour faciliter les déplacements ou la prise en charge médicale, ainsi que des temps de repos supplémentaires en cas de besoin. Cela permet, par exemple, de travailler à temps partiel ou d’avoir des horaires aménagés en fonction de leur situation. Ces dispositions permettent aux personnes en situation de handicap de conserver leur emploi plus facilement, tout en préservant leur santé et leur qualité de vie.
La RQTH offre aussi la possibilité de bénéficier d’aides spécifiques pour l’achat de matériel adapté ou le financement de formations professionnelles. Les travailleurs handicapés peuvent ainsi développer leur employabilité et accroître leurs compétences, facilitant ainsi leur évolution professionnelle.
- Aide à l’adaptation du poste de travail : cette aide, versée par l’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées) ou le FIPHFP (Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique), permet de financer les aménagements nécessaires au poste de travail du salarié en situation de handicap (achat de matériel spécialisé, adaptations ergonomiques, etc.).
- Aide à la formation : les travailleurs en situation de handicap qui souhaitent se former pour développer leurs compétences peuvent bénéficier d’aides financières spécifiques, telles que des bourses de formation ou des prises en charge partielles ou totales des frais de formation.
Le statut RQTH permet également de bénéficie d’une protection contre les discriminations. La loi interdit toute discrimination envers un travailleur handicapé. Ainsi, un employeur ne peut pas refuser d’embaucher une personne au motif qu’elle est reconnue travailleur handicapé, ni lui appliquer des règles particulières ou moins favorables que celles applicables aux autres salariés.
Quels sont les inconvénients de la RQTH ?
- Une démarche administrative parfois complexe et longue
La demande de RQTH est une démarche administrative qui peut s’avérer complexe et longue pour les personnes concernées. Il est nécessaire de constituer un dossier avec de nombreux documents médical et administratifs justificatifs, tels que des certificats médicaux, des bilans fonctionnels ou encore des attestations d’employeurs précédents. En outre, l’instruction du dossier par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) peut prendre plusieurs mois, voire plus d’un an dans certains cas.
- Le risque de stigmatisation et de discrimination
Malgré les avancées législatives en matière de droits des personnes handicapées, le fait de détenir une RQTH peut parfois entraîner une certaine forme de stigmatisation et de discrimination au sein du monde professionnel. Certaines personnes craignent en effet d’être cataloguées comme « travailleurs handicapés » et de subir des préjugés ou des comportements discriminatoires de la part de leurs collègues ou de leur hiérarchie. Ainsi, le statut RQTH peut parfois être perçu comme une étiquette négative, voire discriminante. Toutefois, il est important de rappeler que la loi interdit toute discrimination liée au handicap et que des recours sont possibles en cas de situation abusive.
- Une reconnaissance limitée dans le temps
La RQTH n’est pas attribuée à vie : elle est accordée pour une durée déterminée, généralement comprise entre 1 et 10 ans. Les travailleurs handicapés doivent donc régulièrement renouveler leur demande, avec toutes les contraintes administratives que cela implique, ce qui peut engendrer une certaine lourdeur administrative. Toutefois, la durée de validité de la RQTH peut être révisée à tout moment en cas d’aggravation ou d’amélioration significative de l’état de santé du bénéficiaire.
- Un nombre d’effectifs limité
La loi impose aux entreprises d’un certain effectif d’embaucher un minimum de travailleurs handicapés. Certaines entreprises peuvent donc chercher à atteindre ce quota sans réellement s’engager dans une politique d’intégration des personnes en situation de handicap, ce qui peut créer des situations de « ghettoïsation ».
- L’inadéquation entre les besoins des employeurs et les compétences des travailleurs handicapés.
Les entreprises doivent parfois faire face à un manque de candidats qualifiés pour les postes qu’elles proposent. Il peut ainsi être difficile pour une personne en situation de handicap de trouver un emploi adapté à ses compétences et ses aspirations professionnelles.
- La méconnaissance du statut RQTH.
Les travailleurs handicapés eux-mêmes sont souvent mal informés sur leurs droits et les avantages que leur confère le statut RQTH. De même, les employeurs peuvent ne pas connaître les dispositifs existants pour faciliter l’insertion professionnelle des personnes ayant ce statut.
Comment obtenir le statut RQTH ?
Pour bénéficier de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), il est nécessaire d’en faire la demande auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) de son département de résidence.
Pour être reconnu travailleur handicapé, il faut remplir deux conditions :
- Avoir une incapacité permanente d’au moins 10 % due à une altération des fonctions physiques, sensorielles, mentales ou psychiques.
- Rencontrer des difficultés importantes pour accéder à l’emploi ou conserver son emploi du fait de son handicap.
Pour obtenir le statut RQTH, il est primordial de remplir un formulaire spécifique de demande auprès de la MDPH (Cerfa n°13788). Ensuite, il faut joindre un certificat médical détaillé rédigé par un médecin et datant de moins de trois mois. Puis, la personne en situation handicap doit fournir les pièces justifiant de sa situation personnelle et professionnelle (carte d’identité, CV, bulletins de salaire, etc.). Envoyez le dossier complet à la MDPH de son département de résidence. La MDPH examinera ensuite votre dossier et rendra une décision quant à la reconnaissance de votre qualité de travailleur handicapé. Cette décision sera valable pour une durée comprise entre 1 et 5 ans, renouvelable si nécessaire.
Malgré les inconvénients liés à la démarche administrative et au risque de stigmatisation, la RQTH reste un dispositif essentiel pour favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. Les aménagements d’horaires, les règles particulières et les aides spécifiques accordées aux travailleurs handicapés représentent des atouts indéniables pour leur épanouissement professionnel et leur qualité de vie au quotidien. Il est donc important d’encourager les personnes concernées à entamer cette démarche et de sensibiliser les employeurs et les salariés aux enjeux de l’inclusion professionnelle des travailleurs handicapés.
En conclusion, il est nécessaire de bien peser les avantages et inconvénients du statut RQTH avant de faire une demande. Chaque situation étant unique, il convient de se renseigner auprès des organismes compétents afin de faire le meilleur choix en fonction de ses besoins et de ses aspirations professionnelles.